Du 7 juin 2013 au 6 janvier 2014 se tenait au MuCEM de Marseille l’exposition Au bazar du genre, féminin – masculin en Méditerranée. Comme vous l’avez peut-être ratée, tout le monde n’a pas le privilège de vivre dans le Sud (NDN : ou d’y passer de superbes vacances), nous vous proposons un petit retour sur cette exposition qui brouille les lignes et brise les barrières qui s’étendent entre le féminin et le masculin.
Ces quarante dernières années, les femmes et les minorités sexuelles ont contesté la distribution du genre selon le sexe biologique. En Méditerranée, on attribue aux femmes l’élevage des enfants et le soin de la maison et à l’homme la protection de la famille. C’est autour de ces constats qu’a été construite l’exposition en évoquant les questions de la contraception, de l’égalité des sexes, de l’homosexualité, des rencontres amoureuses et de la transidentité.
Mon ventre est à moi
L’un des grands pas de l’égalité des sexes est la maîtrise de la fécondité. La contraception a permis à la femme de s’émanciper du rôle de mère au foyer, avec tout ce que cela implique comme évolution : accès au travail, recul de l’âge au premier accouchement… Ce qui n’empêche pas les femmes méditerranéennes de chérir la maternité. Cela pose également la question du droit de disposer de son propre corps. Dans les sociétés méditerranéennes, la virginité occupe une place très importante puisqu’il en va de l’honneur de la famille.
Les chemins de l’égalité
Construits dès la naissance, les rôles de la femme et de l’homme sont généralement séparés et (pire encore) hiérarchisés. Cette deuxième partie de l’exposition s’articule autour des questions de l’égalité des sexes, de l’apprentissage du rôle social chez l’enfant au travers des jouets et de la publicité, ainsi que du sport qui efface les différences.
LGBT vivre sa différence
Outre les inégalités liées au sexe, le modèle social dominant est l’hétérosexualité. C’est triste à écrire, mais même si on avance dans ce domaine, rien n’est définitivement acquis. Contre la norme socialement admise, les associations LGBT militent pour que tout un chacun ait les mêmes droits et les mêmes libertés, quelles que soient l’orientation sexuelle. Cette partie de l’exposition présente les actions pour que les minorités soient visibles et reconnues et la violence de l’homophobie.
Mon prince viendra
Si l’imaginaire collectif de l’amour n’a pas changé, les méthodes de rencontres amoureuses ont, elles, profondément muté. Les coutumes sont différentes et la métaphore du prince charmant et de la princesse ont aussi évolué. Avec l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux, le choix du partenaire s’est également élargi.
Chacun son genre
La visite de l’exposition se conclut sur les questions du genre et de la transidentité, peut-être parce que c’est la plus épineuse et la plus moderne des problématiques. Sont évoqués le port du voile, un vêtement symbolique de l’espace méditerranéen et le changement de corps, de sexe et de genre. L’ultime espace de l’exposition est consacrée au mythe de l’homme enceint. La natalité étant à l’origine (selon certains anthropologues) de la domination de l’homme, l’homme enceint marquerait-il un début d’égalité entre la femme et l’homme ? Pour l’instant, cette question relève de la science-fiction. Mais qui sait ce que nous réserve l’avenir…
Le MuCEM, allez-y !
Tout cela n’est qu’une (petite) partie de l’impressionnante collection de l’exposition Au bazar du genre. Pour ses six premiers mois de vie, le MuCEM a rempli sa mission : se faire le reflet de la Méditerranée, un espace incroyablement hétérogène. Cette mer borde des civilisations, des cultures et des populations qui s’entrechoquent, comme le démontre l’autre exposition temporaire : le Noir et le Bleu. C’est pourtant un lieu baigné d’une grande tolérance. C’est aussi le message d’une exposition temporaire comme le bazar du genre, clairement à contre-courant dans un musée si jeune, sans mauvais jeu de mot Méditerranéen.
Une très bonne idée que de faire partager une expo que beaucoup de « non sudistes » ne peuvent visiter.
Cette expo touche chacun à son intimité, à sa relation avec l’autre. L’idée n’est pas d’imposer un point de vue, c’est de poser des questions, de telle façon que le public puisse à la sortie se poser des questions sur lui-même et sur sa relation à l’autre.
J’en avais entendu beaucoup de bien sur France inter.
Merci pour ce reportage.
Avec grand plaisir, même si on aurait du y aller bien avant car l’expo s’est terminée hier.
Une exposition intéressante. J’avoue être intrigué du coup. Le concept est bien trouvé, et à priori, bien traité.
Je ne sais pas quoi en penser… Il faudrait que je vienne voir ! 🙂
Hélas, c’est déjà trop tard !
On est parti visiter le Mucem par pur hasard et là, une expo sur le genre, l’identité… Très riche en informations, en représentations des sociétés passées et actuelles, l’expo pousse à se questionner soi-même et le monde dans lequel on vit. Des choses ont évolué, des choses vont encore évoluer ? Et quel rôle nous jouons dans cette société, quel rôle devrions nous jouer ?
C’était une belle surprise et un moment inoubliable passé à côté des rédacteurs de XXY.
La prochaine fois, on couvre le salon de l’érotique.
Ou pas.
Je pense pas faire des « coucous » partout alors. 😀
Une expo vraiment intéressante que chaque « macho-Billy » et machinphobe devraient voir un jour.
Et puis ce musée est une pure boucherie, c’est grand, bien disposé et l’extérieur est également de toute beauté.
Dommage que les conservateurs du musée n’ont pas appréciés mes blagues. Un « Coucou » dans une hutte d’époque aurait été juste épique. 😀
On a raté un milliard de vues sur YouTube, t’sais.